Projet de loi audiovisuel
Pour nourrir les discussions sur le projet de loi Audiovisuel, nous recevons ce matin :
- Vincent Gisbert, Délégué général du SPECT (Syndicat des Producteurs Créateurs de Programmes Audiovisuels). Co-Délégué général de la CPA (Confédération des producteurs audiovisuels) - Pierre Jolivet, réalisateur, membre de l'ARP (société civile des Auteurs Réalisateurs et Producteurs) - Marie Masmonteil, Vice-présidente long-métrage du Syndicat des producteurs indépendants.
Comment réaffirmer notre souveraineté culturelle à l’ère du numérique et de la concurrence des plateformes?
Le pouvoir financier des GAFAM: APPLE, NETFLIX constitue un oligopole inquiétant pour la souveraineté des états.
Dans la lignée de Netflix et Amazon, Disney et Apple vont diffuser leurs séries dans les box des abonnés français. C’est tout le mécanisme de financement du cinéma français qui est menacé par ces nouveaux modes de distribution et de consommation des contenus audiovisuels qui n’ont pas besoin des salles de cinéma et des diffuseurs des chaînes TV traditionnels.
La future loi doit intégrer ces nouveaux acteurs dans la sphère réglementaire européenne et nationale en prévoyant l’obligation pour les GAFAM d’intégrer à leur catalogue 30% d’oeuvres européennes et de contribuer aux dispositifs de financement de la création audiovisuelle présents sur le territoire des Etats membres qu’ils ciblent.
Réguler des opérateurs financièrement puissants qui agissent depuis l’étranger reste comme on l’a déjà vu un défi juridique. Il est toujours plus simple de faire appliquer la loi lorsque les plateformes et les données qu’elles supportent restent en Europe. Alors pourquoi pas envisager de créer un grand groupe, plateforme emblématique de la culture française réunissant Orange et Canal + ?
Malgré tout le cinéma français se porte bien avec 213 millions d’entrées en 2019 un record depuis 20 ans. Son rôle international est fondamental, nous accueillons tous les cinémas du monde. L’ADN du cinéma français c’est sa diversité culturelle et sa richesse humaine.
J’ai cité à nos intervenants le festival du film d’amour de Saint Amour, exemple parfait et durable de l’exception culturelle française en milieu rural.