Entretien avec les personnels salariés des associations du secteur médico-social de l'APEI du Jura
J’ai reçu à ma permanence des personnels salariés des Associations du secteur médico-social, de l’APEI du Jura, dans la continuité de nos échanges, sur l’extension du bénéfice de la prime Segur. Depuis 2021, plusieurs vagues d’augmentations salariales ont été accordées aux professionnels de santé grâce aux accords du Ségur. Ces revalorisations prennent la forme d’un versement mensuel d’un complément de traitement indiciaire (CTI) de 183 euros net.
Or, à l’APEI de Lons le Saunier si cette prime est aujourd’hui perçue par une grande partie des agents, ils sont quarante à en être exclus car ils dépendent des services logistique et administratif.
Une injustice selon eux et pour les collègues qui les soutiennent.
La comptable par exemple aide les travailleurs de l’Esat à comprendre leurs feuilles de salaires, à gérer leur budget et leurs déclarations de revenus. Quant aux femmes de ménage et lingères, ce sont elles qui sont les premières au contact des résidents : on leur demande de participer aux projets individualisés, à la prise en charge des soins.
Bref, ils considèrent à juste titre que tout le monde devrait avoir cette Cprime de 183 euros, d’autant plus que la majorité de ceux qui passent à côté sont les plus bas salaires.
Ils m’ont exposé leur inquiétude quant au devenir et à l'attractivité des métiers exercés par ces « oubliés » du Ségur » puisqu’ils voient partir des professionnels formés, qu’il devient difficile de remplacer compte tenu des tensions actuelles en termes de recrutement.
Il est en effet injuste que des professionnels exerçant le même métier, dans le sanitaire et le médico-social, aient une rémunération minorée dans le secteur médico-social.
Je vais à nouveau alerter le gouvernement comme je l’ai déjà fait pour les surveillants de nuit et les maîtresses de maison.
Le gouvernement attend la fusion de plusieurs conventions collectives auxquelles sont actuellement rattachés les salariés du secteur en fonction de leurs métiers et du type d’établissement dans lequel ils travaillent. Cette unification est un préalable, mais il est urgent qu’elle aboutisse rapidement.
Et je n’oublie pas que des secteurs professionnels entiers du Social, comme ceux de la petite enfance, de l’insertion et du soin à domicile en sont encore exclus.
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