Audition de Laurent Henart maire de Nancy, candidat à la présidence de Voies Navigables de France (V
- bruleboisraphael
- 4 juil. 2019
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A l’Assemblée, audition de Laurent Henart maire de Nancy, candidat à la présidence de Voies Navigables de France (VNF).
Créé en 1991 l’établissement public voies navigables de France gère 6700km de canaux, fleuves et rivières avec plus de 4000 ouvrages d’art. Ce patrimoine s’est constitué au fil des siècles de l’antiquite à l’époque contemporaine. Le premier canal fut creusé à Port de Bouc en l’an 102, ensuite il y eut de grands bâtisseurs comme Sully et Colbert, Pierre Paul Riquet puis l’ambitieux programme du ministre Freycinet qui considérait à juste titre que l’essor économique d’une nation passe par les voies de communication.
Ce réseau, le plus grand d Europe, est un héritage qui nous oblige.
J’ai interrogé Monsieur Henard, sur ses projets et sur la manière dont il compte mettre œuvre le contrat d’objectifs et de performance créé par le projet de loi d’orientation des mobilités qu’il aura à signer avec l’Etat pour une durée de dix ans.
Son premier objet est de faire du report modal un élément clé de la transition écologique. Ce modèle de transport est le plus économique, il émet cinq fois moins d’émissions de CO2 que les autres. Un seul convoi fluvial de 5000 tonnes transporte autant de marchandise que 250 camions.
Le transport fluvial a connu un déclin important, il reste faible avec 2% seulement dans la répartition modale.
Face aux défis qui se présentent, dérèglement climatique, perte de la biodiversité, le fluvial est en mesure d’apporter des réponses. Alors que l’hyperconcentration de la démographie et de la circulation empoisonnent nos grandes villes et métropoles, le fluvial permet d’aménager l’ensemble du territoire en y répartissant plus harmonieusement les activités, les emplois donc la population.
C’est un atout majeur pour décongestionner nos routes saturées, améliorer la sécurité, la pollution de l’air et les nuisances sonores. Mais à cause du sous investissement chronique le réseau est vieillissant, il faut le régénérer, conforter les ouvrages d’art, moderniser les méthodes d exploitation, développer le réseau ce qui est un énorme challenge.
L’alerte lancée par le conseil d’administration de VNF a été entendue. En février 2019, une hausse de la contribution de l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF) a été actée. Le rapport annexé au projet de loi d’orientation des mobilités prévoit une augmentation progressive des crédits de l’AFITF consacrés à la régénération et la modernisation du réseau, qui doivent atteindre 130 millions d’euros par an entre 2023 et 2027.
Sur les perspectives européennes dans lesquelles nous devrions nous inscrire, Monsieur Henard est d’accord pour dire qu’il nous faut de grands couloirs européens, comme le canal Seine Nord Europe et que le projet de liaison Rhin Rhône, mer du Nord, mer Méditerranée ne doit pas être abandonné.
Les canaux concourent à l’économie touristique: nautisme, randonnées, voies vertes... Ce sont des espaces naturels et vivants qui recèlent des écosystèmes et une biodiversité précieuse.
Monsieur Henard s’engage à accompagner le développement du tourisme fluvial, à améliorer sa performance écologique et à développer le potentiel d’hydroélectricité qu’il représente.
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