Audition de Roger Genet, Directeur Général de l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’A
Dans le cadre du rapport pour avis sur les crédits « Prévention des risques », j’ai auditionné Roger Genet, Directeur Général de l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail) accompagné du directeur de l’évaluation des risques, Matthieu Schuller.
Créée en 2010, l’Agence est un établissement public administratif, placé sous la tutelle de huit ministères. Elle a pour principale mission d’évaluer les risques, en vue d’éclairer les pouvoirs publics dans leur politique sanitaire elle fixe des cadres et des seuils de référence qui font autorité. C’est ainsi qu’elle vient de demander la fermeture des cabines de bronzage.
Son champ de compétence est très vaste, il a été récemment élargi à de nouvelles missions comme la protection de la santé animale et des végétaux.
Assises sur de taxes affectées ou des redevances, les ressources de l’ANSES s’inscrivent jusque là dans la stabilité alors que des besoins croissants apparaissent.
L’action de l’ANSES est également européenne, elle coopère avec cinq agences communautaires dont l’EFSA, Autorité européenne de sécurité des aliments, l’Agence Européenne du Médicament et l’Agence Européenne des Produits Chimiques.
Après ma visite du site d’Alteo à Gardanne, j’ai questionné l’ANSES sur son action dans ce dossier délicat. Saisie sur les impacts en matière de sécurité alimentaire des rejets des boues rouges, l’ANSES a réalisé avec l’IFREMER une étude sur les zones de rejets en mer en mesurant le dosage en métaux lourds dans la faune marine. La contamination effective de tous les points de rejets ne diffère cependant pas de ceux du périmètre hors zone, car l’usage de la bauxite était autrefois répandu au bord de la Méditerranée.
Les risques émergents font l’objet d’une vigilance accrue de l’ANSES La prise en compte des effets combinés des molécules , ou « effet cocktail » domaine vaste et complexe, représente en termes d’enjeux scientifiques et d’attente sociétale, un défi majeur pour la connaissance et pour la gestion des risques.
L’agence étudie aussi les risques sanitaires liés à l’économie circulaire avec la nécessaire prise en compte des risques des personnels exposés aux produits toxiques dans les systèmes de recyclage.
Un autre point d’alerte concerne le déploiement du réseau de la 5G, l’OMS ayant reconnu l’electrosensibilité comme une pathologie. Les antennes intelligentes cibleront non plus une zone, mais chaque usager, et des millions d’objets devront être connectés en permanence. Il est encore trop tôt pour statuer sur le risque mais l’ANSES souhaite travailler le plus en amont possible et elle envisage une saisine des pouvoirs publics. Elle cible le besoin d’accéder à des données publiques, ne pouvant se contenter des données privées recueillies lors des expérimentations.
J’ai également interrogé monsieur Genet sur la Pyrale du Buis, qui ravage les forêts notamment dans mon département du Jura. La progression de l’insatiable chenille venue d’Asie cause des nuisances qui deviennent insupportables: impossibilité de manger dehors, fenêtre et pare-brises tapissés de papillon, toux allergiques...
Le Directeur a reconnu que la méthode naturelle utilisée aujourd’hui, le Bacillus Thuringiensis est peu efficace et présente aussi des risques sanitaires pour l’homme.
Devant une invasion aussi massive et aussi violente, une recherche avancée dans la lutte biologique est en cours.